Le texte « Pas d’urgence ? » du 14 juillet soulève un débat que je n’avais pas anticipé. Samy – merci – le résume ainsi :
Je perçois votre peur de l’avenir, mais je trouve qu’elle n’est pas basée sur des éléments concrets.
Aïe, j’ai manqué de préciser quelques prémisses.
- Ni vous ni moi ne connaissons l’avenir.
- Toutefois, chacun peut essayer d’identifier ce qui semble probable dans ce qui est pensable.
- En ce qui concerne la crise de la vie et du climat, il me semble que les institutions qui l’ont étudiée avec le plus d’assiduité et de compétences sont le GIEC (https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/) et l’IPBES (https://ipbes.net).
Pour répondre à la remarque de Samy, je me réfère donc aux rapports que publient ces remarquables institutions onusiennes.
Si vous trouvez que ma réponse est un peu courte, réjouissez-vous, le prochain rapport du GIEC nous sera livré le 8 août. Il sera épais.
Trêve de plaisanterie !
Oui, les données du GIEC et de l’IPBES sont incontournables, mais il y en a trop. Laissez-moi plutôt vous exposer quelques faits qui m’ont directement convaincu que notre société fonce à la catastrophe.
Mis à part la désespérante fonte de « mes glaciers » (ceux de Ferpècle et du Mont Miné), c’est, avant tout, la courbe de l’élévation de la température mondiale qui me bouleverse. Le monde a bien fait quelques efforts pour essayer de la retenir, mais non, elle se montre robuste, elle persiste ; selon toute vraisemblance elle va continuer parce qu’un gros navire comme la Terre, quand il s’est mis à virer de bord, ne va pas, tout à coup, revenir à son ancien cap.
Et puis, il y a tout le reste. Ce sont des anecdotes, mais, ensemble, elles constituent l’Histoire. Par exemple, le par brise de la voiture qui reste propre maintenant alors que, quand j’étais enfant, il fallait fréquemment s’arrêter pour nettoyer les insectes qui s’y écrasaient. Ou bien, qu’est devenu le riche zoo rupestre des grottes préhistoriques ? Des espèces disparues ou en voie de le devenir ! Il me revient aussi le souvenir que, au temps de mon collège, nous avions congé de chaleur à partir de 30°C. Le 30 mai, à Lytton, petite ville tranquille dans le frais climat de l’Ouest canadien, la température était de 49,6°C ; le lendemain, la ville était anéantie dans un vaste incendie. D’accord, le Canada est loin, mais, chez nous, est-ce beaucoup mieux ? Peut-on cacher sous le tapis les orages suisses et européens de ces dernières semaines ?
En faut-il davantage ? Si nécessaire, l’offre des journaux est pléthorique.
Excusez, je m’arrête. Samy trouvait que ma crainte manquait d’éléments concrets. Je crains d’y avoir répondu.
En fait, je n’ai pas l’intention d’approfondir sur ce blog la réalité et l’urgence de la crise de la vie et du climat. Plein d’autres l’ont fait mieux que moi. Par contre, il m’importe d’essayer d’apporter ma petite contribution au grand effort qui se développe actuellement dans le monde entier afin de surmonter la crise.
Y’a du boulot. Il est source d’espoir et de satisfaction. Continuons.