Alors que nous pédalions, coincés entre le flot de la circulation et les amas de voitures au parking, mon compagnon me dit : « Toi, tu ne verras plus le temps quand la mobilité sera tranquille et harmonieuse, moi, j’ai toutes mes chances. »
J’ai presque 80 ans, lui est jeune.
Je vois la catastrophe climatique et la mort des espèces qui progressent follement et notre société qui se laisse foncer dans le mur.
Lui ne s’y laisse pas prendre. Il imagine un autre monde ; il voit la ville de demain sans voiture, sans parking, tout en verdure, où les gens se déplacent tranquillement, à pied, en trottinette, à vélo; les gens s’arrêtent, se saluent, se parlent, c’est le marché du samedi dans la Grand-rue de Morges, tous les jours et en tous lieux.
Il se dit que l’être humain a en lui des ressources insoupçonnées. Il est persuadé que, quand ça va mal, l’homme se prend en main. Bien sûr. il se fait du souci pour moi, car ce beau monde demandera des efforts et ne viendra pas bien vite, mais il y croit et il y travaille, tranquillement.
Merci pour la leçon.