J’ai quitté le parti socialiste à fin 2023. Je viens de m’inscrire à Solidarité & écologie.
Voilà pourquoi.
Je me suis inscrit au Parti socialiste au tournant des années 1970-80. Je suis ensuite parti quelques années à l’étranger puis revenu au Parti peu après mon retour. C’était probablement vers 1987.
La raison invoquée au secrétariat pour motiver ma démission faisait appel à l’histoire. Alors que le Parti dit radical gouvernait seul la Suisse depuis 1848, il fut bousculé dès 1888 par le Parti socialiste suisse militant pour une politique radicale de gauche. Il fallut attendre 1941 pour qu’il soit jugé suffisamment calmé pour entrer au parlement et 1959 pour qu’il soit accepté comme partenaire de la frigide Formule magique. Depuis lors il milite pour une politique de plus en plus consensuelle favorisant tranquillement le bon développement de la bulle technico-financière qui mène la Suisse, domine le monde et nous conduit à des catastrophes auxquelles notre civilisation ne résistera pas.
Pour moi, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est tombée lors de l’élection du Conseil fédéral le 13 décembre 2023. En s’unissant avec les verts et quelques autres, la gauche aurait peut-être pu obtenir le poste. Non, le PS a préféré la formule magique. C’en était trop pour moi.
Ça ne va pas. Il faut changer cela. Il nous faut une révolution. Ce n’est pas le PS qui va la faire.
Pourtant, il existe une solution à ce bloquage; elle exige un changement radical.
Pour moi, la prise de conscience est venue avec Greta Thunberg qui disait le 18 décembre 2018 lors de la Cop 24: « Vous ne parlez que de continuer sur la mauvaise route qui nous a mis dans ce gâchis alors que la seule chose sensée serait de tirer le frein d’alarme. Vous n’êtes même pas assez matures pour dire les choses comme elles sont. Même ce fardeau, vous l’abandonnez à nous, les enfants. » Elle n’est pas seule, la déferlante mondiale qu’elle porte, avec tant d’autres, est formidable. Pour une fois, j’ai le sentiment que le mot galvaudé « d’exponentielle » prend ici tout son sens. Chez nous, je l’ai vue sous la bannière des manifestants de 2018, des Grévistes du climat, des Zadistes du Mormont, de Renovate Switzerland, de la Marche bleue, des Grands-parents pour le climat et tous les autres de la même veine.
Moi aussi, je veux en être. J’ai choisi de rejoindre Solidarité & écologie (https://www.solidarite-ecologie.org) parce que le programme de ce parti me semble être celui qui est le plus à gauche du paysage politique vaudois. Il est radical, intelligent et courageux. J’admire ses militants et les aime beaucoup.
Depuis une semaine, je suis fièrement membre de Solidarité et écologie.