Deux mauvaises nouvelles et une bonne

Prenez connaissance du dernier rapport Copernicus

 Copernicus Climate Change Service (C3S)

Il s’ouvre avec ce graphique.

La ligne rouge du haut représente la température moyenne à la surface de la Terre cette dernière année. La large zone orange représente la différence au jour correspondant de la plus chaude des années précédentes. C’était surtout lors de l’année record 2015-2016. Par-ci, par-là, quelques autres années se rapprochent momentanément du bas de la zone orange sans toutefois amincir significativement cette zone formidable (au sens étymologique du mot : qui fait peur). La rupture est historique. Depuis que l’on fait des mesures, jamais il n’a été observé quoi que ce soit de comparable. Il y a des années que l’on parle avec anxiété du moment où viendra le « point de rupture ». Et bien, il est là ; gros comme le nez au milieu de la figure, facile à voir et à comprendre.

Cela est ma première mauvaise nouvelle. 

La deuxième est plus compliquée. 

Le monde est devenu fou. Chaque jour, il en rajoute une couche. Aux dernières nouvelles, c’est l’élection européenne qui m’a fait mal, bien encadrée par les déclarations du Conseil des États et du Conseil national affirmant la certitude que, pour ce qui est du climat et de la nature, « y’en a point comme nous. »

Passons ! C’est trop triste.

Mon fidèle voisin, fidèle lecteur du Monde, alimente souvent ma réflexion avec des articles qu’il dépose parmi les fleurs de notre entrée commune. La dernière en date est la chronique de Thomas Piketty « Pour une Union européenne sociale », publiée dans le Monde du 9 juin. C’est court, c’est fort, c’est un bouleversant condensé de savoir et d’intelligence créative ! On y lit, par exemple, « Au lieu de tomber dans les facilités de la géopolitique kaki, l’Europe doit inventer une géopolitique sociale, économique et climatique ». Eh oui, la leçon sera bienvenue chez nous. À ma façon, j’en parlais ici même il y a 10 jours. https://www.dubochet.ch/jacques/wp-admin/post.php?post=1710&action=edit.

Réjouissons-nous, cet automne, le 3 octobre 2024, vers midi, Thomas Piketty nous parlera de tout cela dans le cadre de la dernière – ou avant-dernière – des conférences Nobel que m’avait offertes l’UNIL en 2018. Je m’en réjouis beaucoup.

Réservez la date.