Steven Ayrton m’envoie un article de « The New York Review » à méditer (20.11.2014, p. 25-27).
D. Ravitch. The myth of chinese super schools. À propos du livre de Yong Zhao, Jossey-Bass ed. « Who’s is afraid of the Big Bad Dragon ? Why China has the best and the worst education system in the world ». Zhao, chinois de naissance et d’éducation, est prof à l’Uni d’Oregon
Les Américains sont très mauvais dans PISA – la classification des performances des écoliers par pays ou régions. Les Chinois sont les meilleurs. Réponse des administrations US : plus de tests, plus de pression, plus de matière testable à apprendre très vite.
Notons que ce n’est pas seulement la réponse US, c’est tout le système du monde qui dérape. Tester, évaluer, performer, ingérer… on en nourrirait sans relâche les chèvres les brebis et les vaches, afin qu’au lieu de lait elles crachent, de l’or! (Gilles)
Analyse de Zhao : Le système chinois continue la tradition du keju (le système confucéen pour la sélection des fonctionnaires de l’État) basé sur l’apprentissage intensif par cœur sacrifiant toute créativité, pensée originale et individualisme. Les écoles chinoises et les universités ont adapté cette philosophie à notre temps de la manière la plus brutale. « Personne n’a la plus petite chance de recevoir un prix Nobel après avoir passé 12 ans d’éducation chinoise, même affinée dans une université étrangère, apportant ainsi la preuve de la capacité de l’éducation chinoise à détruire la créativité au nom de la société ». J’ai expérimenté cela avec «mes» Chinoises. Comme on le voit, les résultats sont bons pour rattraper le retard. Le système n’ouvrira pas la voie au leadeurship intellectuel et au développement à long terme.
Et chez nous, pour ceux qui craignent d’être dépassés par la Chine, quelle solution ? Éviter de faire comme eux.
Comme pour la contribution d’hier et d’avant-hier au blog, la conclusion se répète : c’est de l’intelligence dont nous avons besoin.